Les coronavirus sont une très grande famille de virus. Ils provoquent des infections chez de nombreuses espèces animales et des infections respiratoires chez l’homme comme par exemple la grippe et seraient responsables de près de 30% des rhumes.
Le nouveau virus SRAS-CoV-2 a contaminé pour la première fois l’Homme fin 2019. L’infection respiratoire causée par ce virus est appelée COVID-19 (CO = Corona, VI = virus, D = disease = maladie, 19 pour année 2019). Après le SRAS et le MERS, COVID-19 est le résultat de la troisième vague d’infections causées par les coronavirus.
Le COVID-19 n’est pas plus dangereux pour les personnes en bonne santé que les autres virus respiratoires. Les cas graves et mortels surviennent généralement chez les personnes âgées et chez les personnes malades ou ayant déjà été malades des pathologies suivantes : maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, diabète, maladies respiratoires, immunodéficience et les fumeurs.
Réponse du système immunitaire
En cas d’attaque virale, le système immunitaire réagit de manière particulièrement appropriée chez les enfants et développe des mesures de défense spécifiques. Le système immunitaire réagit également de manière efficace chez les adultes en bonne santé.
En revanche, chez les personnes âgées et les personnes précédemment malades des pathologies énoncées ci-avant, le système immunitaire spécifique (réponse acquise et apprise suite à l’exposition de l’organisme à des agents pathogènes), qui reconnaît et élimine spécifiquement les virus et les cellules infectées, ne démarre pas et se montre défaillant.
Au lieu de cela, le système immunitaire inné intervient – et réagit rapidement, mais de manière indifférenciée. Dans les cas graves, on observe une réaction excessive du système immunitaire, qui s’accompagne d’une surproduction de médiateurs inflammatoires, en particulier dans le tissu pulmonaire, ce qu’on appelle une « tempête de cytokines ». Les dégâts causés par une telle réponse indifférenciée sont énormes.
Un bon niveau de vitamine D dans l’organisme est un facteur de renforcement du système immunitaire
Il a été démontré qu’un niveau adéquat de vitamine D dans l’organisme a un grand effet immuno-régulateur et anti-inflammatoire et qu’elle réduit la réaction excessive des cytokines. Il a également été démontré que la supplémentation en vitamine D réduit le risque de maladies respiratoires aiguës, telles que la bronchite aiguë et la pneumonie, jusqu’à 70% chez les personnes ayant un faible statut initial en vitamine D.
De même il a été mis en évidence que la supplémentation en vitamine D réduit le risque d’infections respiratoires chez les adultes et les enfants de moins de 16 ans. L’OMS recommande donc la vitamine D pour la prévention du COVID-19.
Logiquement, la vitamine D n’est vraiment utile que si elle est en déficit.
Des études sur les peuplades indigènes d’Afrique de l’Est dont la peau est exposée au soleil toute l’année confirment les recommandations des experts en vitamine D: les taux optimaux de vitamine D sont de 40-60 ng/ml (100-150 nmol/l). Les adultes ont généralement besoin d’une dose de 4 000 U.I. de vitamine D3 par jour pendant l’hiver. Lorsqu’elle est dissoute dans l’huile, l’organisme peut particulièrement bien l’absorber en tant que vitamine liposoluble.
En raison du manque de soleil et du travail de bureau on constate un déficit généralisé de la vitamine D dans l’organisme en France. Ce déficit a été mesuré précisément par une grande étude nationale réalisée sous l’égide de l’Institut de Veille Sanitaire en 2007. Les résultats confirment que l’insuffisance de vitamine D est un problème de santé publique majeur en France. 80% des adultes ont une insuffisance vitamine D, c’est à dire que leur taux sanguin (dosage de 25-hydroxy-vitamine D) est en-dessous du seuil considéré comme normal (30 ng/mL). 43% un déficit modéré à sévère (inférieur à 20 ng/mL), 5% un déficit sévère (inférieur à 5 ng/mL), chiffre à lui seul très inquiétant car il s’agit de niveaux entraînant chez l’adulte une maladie osseuse sévère (l’équivalent du rachitisme chez l’enfant), et qui concerne donc près de 2 millions et demi de français.
Ce déficit est particulièrement important pour les personnes âgées. C’est là que la carence est potentiellement la plus meurtrière et pourtant, paradoxalement, c’est là que la supplémentation la plus faible.
Un bon niveau de vitamine D dans l’organisme s’obtient par une exposition régulière aux UVB
C’est dans les mois qui suivent le solstice d’hiver que la grippe frappe le plus sévèrement. La raison: le faible niveau d’ensoleillement fait chuter jusqu’au plus bas niveau le taux de vitamine D dans le sang.
En effet, la première source de vitamine D est l’exposition aux UVB solaires. Elle représente environ 90% de la production de vitamine D contre 10% pour l’alimentation.
Pour maintenir un bon niveau d’immunité il convient de conserver des niveaux de vitamine D adéquat, soit par une exposition régulière au soleil. Si cela n’est pas possible, en hiver par exemple, a supplémentation en vitamine D peut s’avérer utile.
Finalement il a également été démontré que les personnes qui font du bronzage en cabine en hiver peuvent conserver un bon niveau de vitamine D malgré le faible ensoleillement solaire. Une étude a démontré en 2009 que les UVB présents dans les cabines de bronzage sont en quantité suffisante pour apporter à l’utilisateur des taux estivaux de vitamine D. Les résultats démontrent qu’une exposition modérée, n’entraînant aucun coup de soleil, 2 fois par semaine permet d’augmenter efficacement le taux de vitamine D chez les utilisateurs.
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