SOLEIL : AMI PUIS ENNEMI ?
Comment le soleil, jadis le meilleur ami de l’homme a-t-il si rapidement changé d’ami en ennemi ? Une brève histoire de la montée et de la chute de l’héliothérapie ou « comment un ami devient un ennemi pour une question d’argent ».
Phobie solaire
Contre toute logique, nous sommes devenus Sun-phobes au cours des 40 dernières années.
Alors que la vitamine D est reconnue comme absolument essentielle à la santé humaine, la source qui stimule sa production (exposition au soleil) est condamnée, au moins depuis une quarantaine d’années.
Le soleil, de l’avis de nombreux professionnels de santé mal avisés et des patients qu’ils servent, est un ennemi. En raison de l’attaque injuste (et dans certains cas délibérément trompeuse) sur le soleil, des centaines de milliers de personnes chaque année sont atteintes d’une foule de maladies parfaitement évitables. Ces victimes ont des organismes appauvris en vitamine D parce qu’elles vivent dans des maisons sans soleil et travaillent dans des bureaux sans soleil.
Nous sommes devenus, pour la première fois dans l’histoire, des humains habitants des cavernes artificielles. Nos grottes sont nos maisons et nos bureaux. Et quand nous allons à l’extérieur, nous nous couvrons consciencieusement avec des vêtements et badigeonnons de crème solaire toutes les zones exposées. Malheureusement, les écrans solaires bloquent jusqu’à 99,9% de la production de vitamine D par la peau en réponse à l’exposition au soleil.
Le soleil au 19ème siècle
Le Soleil au 19ème siècle est un grand allié de la santé.
L’analyse de cette évolution illustre le contraste frappant entre le dénigrement de l’exposition au soleil et l’acceptation de la thérapie solaire dans le passé.
Au début du 19ème siècle, les scientifiques ont commencé à expérimenter les soins utilisant le soleil et ont été si impressionnés par leurs résultats qu’ils ont tenté de construire un nouveau système de thérapeutique basé sur l’héliothérapie.
En 1857, Mme Duhamel de France exposa les enfants atteints de tuberculose au soleil parce que cela accélérait leur guérison. Madame Duhamel avait raison sur le fait que les bains de soleil guérissent de la tuberculose.
En 1895, le Dr Niels Finsen a utilisé la première lumière UV artificielle dans le traitement de patients atteints d’une forme de tuberculose particulièrement virulente connue sous le nom de lupus vulgaire (une maladie de la peau). Bien que la maladie ait été considérée comme incurable, 41 patients sur 100 ont été guéris. Le travail de Finsen a été récompensé par le prix Nobel de médecine en 1903.
Ces chercheurs et médecins n’étaient pas seuls dans leurs observations du pouvoir thérapeutique du soleil.
En 1877, deux scientifiques, Arthur Downes et Thomas Blunt, ont découvert que la lumière du soleil était bactéricide. En 1890, le microbiologiste allemand Robert Koch (qui avait isolé et décrit la bactérie de la tuberculose en 1882) a montré que la lumière du soleil tuait les bactéries tuberculeuses. La célèbre humanitaire Florence Nightingale a également observé la capacité du soleil à aider les soldats blessés et a insisté pour la construction d’hôpitaux avec des ouvertures permettant la pénétration de la lumière solaire.
Pendant de nombreuses années, l’héliothérapie a été le traitement de choix pour les infections bactériennes. Malheureusement pour l’héliothérapie, la pénicilline a été découverte en 1928 et la sulfanilamide en 1939. La sulfanilamide en particulier était efficace contre la tuberculose, de sorte que l’ère des antibiotiques était née et que l’héliothérapie fut pratiquement oubliée.
Propriétes anti-cancer du soleil
Pourtant, il y avait aussi des recherches précoces indiquant que la lumière du soleil pourrait avoir des propriétés anticancéreuses, et en 1932 un éditorial dans le journal médical britannique « Lancet » suggéra que puisque le soleil était si efficace dans la promotion de la santé, le gouvernement devrait réserver des espaces publics pour bronzer !
En 1941, le Dr Frank Apperley a étudié l’incidence du cancer à différentes latitudes et a démontré ce qui suit :
- Les taux de décès en Amérique du Nord résultant de cancers majeurs, parmi les habitants des villes situées entre 30° et 40° de latitude nord, étaient supérieurs de 85% à ceux des habitants entre 10° et 30° de latitude nord.
- Les habitants des villes entre les latitudes 40° et 50° de latitude nord avaient des taux de mortalité par cancer de 118% plus élevés que ceux entre 10° et 30°.
- Les habitants des villes entre 50° et 60° avaient des taux de mortalité dus aux cancers internes 150% plus élevés que ceux entre 10° et 30°.
Apperley ne savait pas comment le soleil réduisait l’incidence des cancers majeurs, mais déclarait : « la présence de cancer de la peau est vraiment seulement un accompagnement occasionnel de l’immunité relative au cancer d’une certaine manière liée à l’exposition aux rayons ultraviolets. »
La guerre anti-soleil
Depuis 40 ans, la guerre contre le soleil est déclarée avec l’avènement des écrans solaires.
Apperley et Peller ont démontré la capacité du soleil à réduire l’incidence des principaux cancers « tueurs », mais la peur du cancer de la peau a commencé à balayer toutes les autres considérations.
En effet, avec certaines preuves concernant l’apparition de cancer « commun » (la variante commune et non menaçante = le cancer basocellulaire) dans les zones de la peau excessivement exposées au soleil, l’attitude envers le soleil a commencé à changer.
Le Dr Michael Holick déclare : « dans les années 1920, il a été reconnu que les agriculteurs européens développaient des cancers communs de la peau sur leurs parties les plus exposées au soleil : leurs oreilles, le visage, le nez et le dos de leurs mains. »
Ce fut le début de la guerre contre le soleil et l’industrie de la crème solaire est née.
En 1972, les ventes de crème solaire s’élevaient à environ 18 millions de dollars par an, et le marché total des écrans solaires en 2005 s’élevait à 640 millions de dollars par an. En dollars de 1972, ceci équivaut à 320 millions de dollars, soit une multiplication par 18 !
Toutefois, ces chiffres sont très faibles par rapport aux chiffres de 2013, qui montraient que le marché mondial des soins solaires générait un chiffre d’affaires de 5,6 milliards de dollars pour le seul segment des produits de protection solaire, dont les écrans solaires, qui entrent dans la composition de nombreux cosmétiques pour femmes.
En 2003, on savait déjà que les écrans solaires pouvaient être partiellement responsables de l’augmentation du plus meurtrier des cancers de la peau, le mélanome.
Mais les « pouvoirs des ténèbres » ne sont pas faciles à vaincre, surtout lorsque de grandes quantités d’argent sont en jeu.
Il n’y a pas de « lobby du soleil » car le soleil n’a aucun intérêt financier à ce que les individus s’exposent plus à ses rayons et personne ne peut tirer de profit matériel direct d’une meilleure exposition au soleil de la population. Cela aurait bien entendu une incidence énorme sur le coût de traitement des maladies et le rallongement de l’espérance de vie.
Seuls les scientifiques se mobilisent aujourd’hui pour faire rétablir des messages de santé publics équilibrés et renverser la tendance délétère ancrée dans la population par l’énorme lobby de l’anti-soleil à la manœuvre depuis près de 30 ans. Son objectif est de développer l’industrie des écrans solaires en promouvant des messages anti-solaires en contradiction directe avec plusieurs engagements du serment d’Hippocrate.